Nouvelle histoire de Villemur (tome 3)
de Christian Teysseyre
Présentation à la Médiathèque de Villemur
samedi 15 septembre 2018
Le projet de ce troisième tome de cette Nouvelle histoire de Villemur est peut-être né en parcourant les monographies d’Adrien Escudier qui avait entrepris de
raconter l’histoire des villages du canton de Fronton : Villaudric, Castelnau, Vacquiers.
Cependant il est deux différences de taille. L’organisation de l’un et de l’autre n’est pas comparable. L’ancien canton de Villemur a trois
caractéristiques :
– la première à savoir que jusqu’au XIXe siècle, la commune de Villemur fait les 3/4 du canton, c’est considérable ! Il s’agissait précédemment du
consulat.
– la seconde : Toutes les communautés de ce canton appartenaient à la vicomté de Villemur.
– la troisième enfin : Toutes ces communautés sauf le Born et Sayrac sont bordées par la rivière du Tarn.
La deuxième observation réside dans notre titre : communes et villages, les communautés foraines, qualificatif qui apparait en 1790 cf « Les citoyens actifs de la
présente ville et ceux de toutes les paroisses foraines qui forment une dépendance de cette municipalité ». Auparavant on y parlait aussi des « habitants forains ».
Plus d’un s’est interrogé sur ce titre et cet emploi. Or ce qualificatif est une clef de notre travail.
Chacun connait les marchands forains tenant le marché comme venant d’ailleurs. Comme aussi la foire qui a la même racine. L’étymologie nous indique qu’il s’agit de
ceux qui sont dehors, à l’extérieur. Cela renvoie au positionnement de la ville. Celle-ci est le lieu où l’on entre, entourée de murs, de remparts et de fossés, la ville qui protège et garde.
Pourtant la ville ne va pas sans un dehors, sans un au-delà, une étendue, le large, l’infini, l’ailleurs, le lointain, à commencer par la présence de ces communautés environnantes.
La relation des communautés foraines à la ville est évidemment digne d’attention. Les urbains de la cité y auront leur maison bourgeoise et leurs terres à la
campagne, à La Magdelaine, à Magnanac. Les communautés, quant à elles, se sentiront souvent bien trop dépendantes de la cité comme on pourra le constater avec le mouvement d’excorporation qui, né
à la Révolution, traversera tout le XIXe siècle et verra la création des communes de Bondigoux, La Magdelaine et Villematier.
Ce dehors : c’est l’espace rural du Villemurois aussi ancien que Villemur. Plusieurs de ces communautés ont leur acte de naissance autour de l’an mil.
Ce dehors, constitue comme le poumon, le grenier de la ville, son horizon.
Ce dehors et ce dedans de la cité écrivent ensemble la même histoire du Villemurois.
Cependant, dans ces communautés rurales, dans cet espace rural, nous entrons dans une autre dimension du temps. Tout y est plus disert, sobre, sans éclat de voix,
sans soubresaut. Tout prend ici une autre dimension. Nous voyons là la longue marche de l’histoire au pas des siècles.
Je m’arrêterai là. Il suffit de laisser entrevoir ce qu’induit « ce hors de la ville ». Ceci laisse deviner que l’histoire de Villemur comprend nécessairement
l’histoire des villages environnants, de ces communautés foraines, qu’on ne peut faire l’une sans l’autre.
C’est ce maillage que nous avons voulu donner à lire aux lecteurs de ce travail.
Christian Teysseyre.